Monsieur le Ministre,

Le Black Friday (ou vendredi noir) est un concept venu tout droit des Etats-Unis. Il tombe le lendemain de la célèbre fête familiale américaine : Thanksgiving (programmé le 3e jeudi du mois de novembre). 

À partir de ce jour, les enseignes multiplient les promotions et autres bonnes affaires pour vendre leurs produits et prolongent leurs actions durant tout le week-end pour se clôturer le lundi par de spectaculaires promotions mais en ligne cette fois !  Ce lundi particulier est devenu le Cyber Monday.

Ce phénomène commercialo-culturel a débarqué en Belgique en 2010 et a très vite pris de l’ampleur. Nombre d’enseignes jouent le jeu mais chez nous les promotions durent toute une semaine.

À ce sujet, je souhaite faire le point avec vous.

Monsieur le Ministre,

Peut-on estimer le pourcentage d’entreprises belges tout type confondu qui ont participé à ces actions durant cette période de promotions ? Quels sont les secteurs qui enregistrent le plus grand nombre de participations ?

Quel a été l’impact de cette semaine de promotions sur les ventes des entreprises belges qui se sont prêtées au jeu ?

Quel a été l’impact de cette semaine de promotions sur les dépenses des belges ? Quelles comparaisons peut-on faire pour cette même période durant les 5 dernières années ?

 

Réponse de Kris Peeters à la question n° 2523 de Caroline Cassart-Mailleux:

 

1.      Il n’existe pas de statistiques officielles concernant la participation des entreprises aux actions liées au Black Friday ou à n’importe quel autre type d’action commerciale.

 

Quant aux secteurs les plus touchés, selon la fédération belge du commerce et des services, ainsi que la presse spécialisée, c’est généralement dans les secteurs non-alimentaires que l’impact du Black Friday tend à se focaliser, notamment dans le secteur de la mode, du textile (habillement, chaussures, maroquinerie, etc.), du high-tech (smartphones, Hi-Fi, etc.), des loisirs (jeux vidéo, jouets divers, etc.) et dans une moindre mesure dans les secteurs des soins et beauté et de l’électro-ménager.

 

2.      Ces promotions s’effectuent en ligne ou en magasins physiques. Selon Worldline, leader européen dans le secteur des paiements et services transactionnels, l’effet du Black Friday 2018 serait perceptible dans l’e- commerce : hausse de 65 % des transactions par rapport au vendredi qui le précédait.

 

Quant aux magasins physiques, Worldline aurait enregistré une hausse de plus de 10 % des transactions par rapport à un vendredi normal et de 12 % par rapport au même événement l’année dernière.

 

Toutefois, selon Worldline, en 2018 un record de transactions électroniques a été observé avec 8,2 millions de transactions.

 

L’impact potentiel sur le chiffre d’affaires des entreprises ne sera disponible que fin janvier 2019 au plus tôt, étant donné que les données officielles de Statbel sur le chiffre d’affaires, secteur par secteur, sont recueillies sur une base trimestrielle[1]. Toutefois, l’impact du Black Friday ne peut pas être isolé dans ces chiffres.

 

3.      Notons que lors du Black Friday, les consommateurs peuvent être motivés par l'anticipation des achats des fêtes de Saint-Nicolas et de fin d’année.

 

Par conséquent, cette anticipation pourrait avoir un effet négatif non escompté, en particulier sur le volume des achats de décembre ou encore des soldes d’hiver. En effet, les ménages ayant dépensé lors du Black Friday risquent sans doute de rechigner à dépenser à nouveau par la suite.

 

Malheureusement, le budget des dépenses des consommateurs ne permet pas de faire cette analyse car ces données sont annuelles et ne permettent donc pas d’isoler l’effet d’un Black Friday d’un autre effet jouant positivement sur les dépenses de consommation. Cependant, selon Gondola, un important magazine du secteur de la distribution, lors du Black Friday de 2018, les dépenses des consommateurs belges ont augmenté de 60,4 % par rapport à un vendredi normal de 2018 et de 12,2 % par rapport à une semaine normale en 2018.

 



[1] Résultats disponibles 2 mois après la période de référence