Comment sont élaborés les référentiels pour le tronc commun? Est-ce normal que les probabilités aient été gommées de celui de mathématiques?

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Aujourd’hui je souhaiterais vous interroger sur la conception des référentiels pour le tronc commun, en prenant un exemple concret : celui des mathématiques.

Il me revient en effet que le nouveau référentiel de mathématiques, qui sera prochainement soumis au vote du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ne comprendrait aucune notion de probabilités de la troisième maternelle jusqu’à la troisième secondaire, soit pour toute la durée du tronc commun.

Cependant, plusieurs s’accordent à dire que la pensée probabiliste est toutefois nécessaire pour les élèves dès le primaire dans la perspective de développer leur esprit critique et leur citoyenneté. S’il est clair qu’il est important d’élaguer quelque peu ces référentiels, toute la question est évidemment celle de l’équilibre entre les matières « essentielles » à apprendre dans le fondamental et celles à maitriser dans le secondaire à 15 ans, les unes devant être reliées aux autres en toute cohérence et ce, quels que soient les domaines.

Au niveau des mathématiques, constatons-le : à l’heure actuelle, les probabilités et les statistiques ne font qu’envahir notre quotidien : que ce soit au niveau de l’épidémie (spécificité des tests, détermination du public à tester, efficacité du vaccin...), au niveau de la vie politique et sociale (sondages en tout genre), au niveau du sport et des loisirs (statistiques de but, jeux de hasards...). Il semble incontournable de donner dès le plus jeune âge, à tous les enfants, au terme du tronc commun, les outils indispensables à la compréhension des phénomènes aléatoires pour contrer notamment les conceptions erronées des élèves dans certains domaines et leur donner toutes les cartes pour décrypter le monde qui les entoure.

En outre, nous pouvons adhérer à l’importance de travailler tôt la construction de concepts essentiels. Une partie intitulée « De l’organisation des données à la statistique » se trouve d’ailleurs bel et bien dans le référentiel Mathématiques . La « dépendance au jeu » ou encore les notions de « possible, d’impossible et le certain », seront vraisemblablement vues dans d’autres référentiels (sciences humaines, sociales et économiques, éveil scientifique, etc) . Madame la Ministre pouvez-vous le confirmer ? Cela étant, comment s’assurer dans ce ca, et dans quel cours, de la maîtrise du périmètre complet du concept en question?

Madame la Ministre, voici dès lors mes questions. Comment s’est effectué ce travail d’élagage et le choix de ce qui est « essentiel » à maitriser dans chacune des matières du tronc commun ? Les membres du groupe de travail auraient ils majoritairement décidé que les notions de probabilités ne semblaient pas « essentielles » ? Comment s’assurer de l’équilibre

et la continuité pédagogique de ce qui devra être enseigné en fondamental et dans les premières années du secondaire ? Concernant l’absence de ces probabilités au sein du référentiel de mathématiques : il semble que le groupe central en ait été informé au moyen de notes du groupe de travail, l’une argumentant le choix du retrait, l’autre, à l’inverse, insistant sur l’importance de cette matière. Qui prend in fine la décision d’acter ou non la disparition de compétences ou savoirs dans les référentiels? Enfin, quand ces nouveaux référentiels sortiront-ils et à partir de quand devront-ils être appliqués ?

On le sait, ces référentiels seront accompagnés des programmes d’études qui seront rédigés par les différentes Fédérations de pouvoirs organisateurs. Certains de ces programmes pourraient-ils faire référence de façon plus pointue à certains aspects et moins à d’autres (celui des probabilités par exemple) ? Si nous adhérons à la liberté pédagogique et méthodologique des pouvoirs organisateurs, nous tenons également au respect du cadre en termes d’essentiels à maîtriser. Madame la Ministre, les critères appliqués lors de l’analyse des programmes en vue de leur approbation permettent-ils de garantir que les mêmes attendus sont abordés quelle que soit l’école fréquentée?

Enfin, ces référentiels de compétences n’ayant pas été testés à grande échelle, il se pourrait qu’ils nécessitent certaines adaptations dans les années à venir. Une mise à l’épreuve, suivie d’un retour de terrain sont-ils prévus et selon quels agenda et modalités pratiques?

Madame la Ministre comment comptez-vous organiser l’évaluation de cette mesure ? Dans quel délai envisagez-vous de l’organiser et à quelle fréquence ?

La réponse de la Ministre