QE - K. Peeters - Le marché du recouvrement de dettes amiable
Publié le 01/01/1970 à 01:00
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- Le marché du recouvrement de dettes amiable
Monsieur le Ministre,
La loi du 20 décembre 2002 relative au recouvrement amiable
de dettes a été instituée, entre autres, afin d’éviter au débiteur d’une dette -
qui désire s’en acquitter au moyen d’une procédure amiable – de payer, outre
une indemnité forfaitaire et des intérêts de retard, les frais exposés par
celui qui recouvre amiablement la créance.
Dans ce contexte, la loi du 20 décembre 2002 stipule que les
frais qui peuvent être réclamés lors d’une procédure de recouvrement de dettes
amiables sont « ceux prévus dans le contrat sous-jacent ou les conditions
générales ». Cette disposition, si elle partait pourtant d’une bonne
intention, n’a cependant pas empêché ce qu’elle voulait précisément éviter
d’arriver.
En effet, avec cette précision législative, les entreprises
ont adapté leurs conditions générales pour que repose, effectivement, sur le
débiteur, les frais exposés par celui qui recouvrement amiablement la dette.
La presse fait écho d’un autre effet pervers créé par cette
même loi qui a aussi été dénoncée par les sociétés et bureaux de recouvrement
de créances amiable. C’est celui de la concurrence déloyale. Puisque les
avocats et huissiers de justice qui pratiquent le recouvrement de créances
amiable ne sont pas soumis, contrairement aux bureaux et sociétés de recouvrement
de créances amiable, à la tutelle, aux contrôles et aux sanctions du SPF
Economie.
De ce fait, il ressort que certains huissiers et avocats
useraient et abuseraient de la situation en gonflant les frais en cas de
recouvrement amiable. Ce qui fausse le marché.
Ainsi, ils peuvent répondre à des appels d’offres publics
lancés par des institutions publiques en proposant des tarifs défiants toutes
concurrences sans crainte puisqu’ils peuvent en toute légalité répercuter, par
la suite, leurs frais de recouvrement amiable sur les débiteurs défaillants.
Monsieur le Ministre,
Quelles réponses apportez-vous aux sociétés ou bureaux de
recouvrement de créances amiable ? Quelles pistes de solutions
envisagez-vous pour contrer ces effets pervers ?
Pouvez-vous m’indiquer dans quelles proportions les
huissiers, les avocats et les bureaux ou sociétés de recouvrement de créances
amiable soumis à la tutelle du SPF Economie occupent le marché du recouvrement
de créances amiable ?
Des concertations avec les différents secteurs ont-elles
déjà eu lieu ? Dans l’affirmative, qu’en ressort-il ? Dans la
négative, des concertations sont-elles envisagées ? Si oui, pour
quand ?
Réponse
de Kris Peeters à la question n° 2063 de Caroline Cassart-Mailleux:
1.
a et
b. Je suis au courant des problèmes que vous citez.
Actuellement, je prépare une série de
propositions pour remédier à ces problèmes, entre autres en plafonnant les
frais de recouvrement à l’amiable et en habilitant l’Inspection économique à
surveiller également les huissiers de justice et les avocats qui font du
recouvrement à l’amiable.
Je ne suis pas compétent pour le
recouvrement judiciaire, mais le ministre de la Justice a également annoncé
vouloir intervenir afin de combattre l’augmentation excessive des dettes.
2. Je ne dispose pas de chiffres relatifs aux
parts de marché respectives.
3. Des concertations avec plusieurs organisations
ont déjà eu lieu. D’autres parties prenantes seront encore entendues dans les
semaines à venir.
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