QE - A. De Croo - Le plan pour un internet à très haut débit 2015-2020
Publié le 01/01/1970 à 01:00
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- Le plan pour un internet à très haut débit 2015-2020
Monsieur le Ministre,
Dans
son plan pour un internet à très haut débit 2015-2020, la Belgique se fixe pour
objectif que d’ici 2020, 85 % des entreprises du pays aient
accès à internet avec un débit (allant jusqu’à 1 Gbps), que 1.000 nouvelles
start up voient le jour et que 50.000 nouveaux emplois soient créés.
À
ce sujet, je souhaite faire le point avec vous.
Monsieur
le Ministre,
Aujourd’hui
où en sommes-nous ?
En
2015, 2016 et 2018, quel est le pourcentage de nos PME qui ont vendu des biens
et des services en ligne et combien ont acheté en ligne ?
En
2015, 2016 et 2018 quelle part l’e-commerce a-t-il occupée dans le chiffre
d’affaire des petites structures qui emploient moins de 49 personnes ?
Qu’en est-il pour les entreprises de plus de 250 travailleurs ?
En
2015, 2016 et 2017, quel est le pourcentage de consommateur qui ont acheté en
ligne ?
En
2015, 2016 et 2017, combien de belges ont acheté en ligne à des vendeurs d’un
autre pays de l’UE ? À combien se chiffre le manque à gagner pour les
entreprises belges ?
Outre
les mesures mises en place par le gouvernement pour aider les Indépendants et
les PME à passer à l’ère du numérique, quelles sont les pistes de solutions qui
s’offrent à eux pour répondre aux défis du numérique ?
Réponse de Alexander De Croo à la question n° 1230 de Caroline
Cassart-Mailleux:
1.
Le plan pour un Internet à très haut débit vise à ce que la moitié des
connexions Internet de notre pays offrent des débits allant jusqu’à 1Gbps à
l’horizon 2020. Les objectifs de 1.000 nouvelles start-ups et 50.000 nouveaux
emplois concernent le Plan d’action Digital Belgium lancé également en 2015,
lequel contenait, entre autres, l’annonce du Plan fédéral Start-up.
La Belgique se positionne favorablement en ce qui concerne la
couverture et la pénétration de l’Internet à débit ultra rapide (minimum 100 Mbps).
En juillet 2017, 97 % des ménages étaient couverts par une technologie
supportant un tel débit et 42 % des ménages y étaient abonnés. Notre pays se
classe en troisième position de l’Union européenne pour ces deux critères. Par
ailleurs, en Belgique à la fin 2017, 52 % des connexions large bande fixes
avaient une vitesse supérieure à 100 Mb (source:
Situation du marché des communications électroniques et de la télévision en
2017, IBPT, juin 2018). En plus, Proximus a lancé le déploiement à grande
échelle de son réseau en fibre optique qui vise à ce que d’ici 10 ans maximum,
50 % des habitations et 85 % des entreprises soient raccordées à ce réseau. Certains
quartiers dans les grandes villes du pays sont d’ores et déjà éligibles à la
fibre.
En ce qui concerne les start-ups, un système de « tax shelter » a été
mis en place. Les particuliers qui investissent dans une start-up bénéficient
d’un avantage fiscal de 45 % ou de 30 %, selon que l’investissement concerne
une micro ou une petite entreprise. L’investissement est limité à 100.000 euros
sur une base annuelle (dans la limite de 250.000 euros maximum). En
outre, j’ai initié une campagne de sensibilisation des PME (à travers des
séances d’information et des ateliers de travail) aux opportunités offertes par
les technologies numériques et le commerce électronique, campagne dénommée «
tournée digitale ». Jusqu’à présent, plus de 2.000 personnes ont participé aux
différents ateliers et sessions d’information.
En matière d’économie numérique, le gouvernement fédéral a mis en
place un cadre fiscal et social transparent pour l’économie collaborative.
Depuis début 2017, les revenus générés dans le cadre de la prestation
occasionnelle de services entre particuliers via une plateforme électronique
bénéficient d’un taux d’imposition préférentiel de 10 % dans la limite d’un
plafond annuel de 6.000 euros.
2.
Chaque année, Statbel (Direction générale Statistique – Statistics Belgium) effectue
une enquête sur l’utilisation des TIC auprès des entreprises qui occupent au
moins 5 personnes.
Cette enquête permet d’avoir des résultats pour les PME de 5 à 9 et de
10 à 49 personnes employées. Le tableau ci-dessous présente le pourcentage
d’entreprises qui ont vendu des biens et services en ligne et le pourcentage
d’entreprises qui ont passé des commandes via des réseaux informatiques pour
les années 2015, 2016 et 2017.
|
3.
Le tableau ci-dessous présente le pourcentage du chiffre d’affaires,
hors TVA, qui a été réalisé par des ventes via un site Internet ou des apps
pour les années 2015, 2016 et 2017.
Total des ventes via un
site internet ou des 'apps', hors TVA |
|||
2015 |
2016 |
2017 |
|
5 à
9 employés |
4,4 % |
6,8 % |
3,9 % |
10 à
49 employés |
5,7 % |
4,6 % |
5,3 % |
250
employés et plus |
11,8 % |
16,8 % |
21,3 % |
Etant donné que les résultats sont d’un point
de vue statistique pas significativement différente pour les 3 années, la
conclusion est donc que le pourcentage du chiffre d'affaires réalisés via les
ventes en ligne est resté relativement stable.
4.
Chaque année, Statbel effectue une enquête sur l’utilisation des TIC
auprès des ménages et des individus. Selon les résultats de cette enquête 60%
des personnes résidant en Belgique, âgées de 16 à 74 ans, ont commandé des
biens ou des services via Internet, pour un usage privé, au cours des douze
derniers mois en 2017. Il y en avait 57 %
en 2016 et 55 % en 2015.
5.
Toujours sur la base de la même enquête, on sait que, en 2017, 63 %
des habitants de la Belgique, âgés de 16 à 74 ans, ayant commandé via Internet,
pour usage privé, des biens ou des services au cours des douze derniers mois,
l’ont fait au moins une fois à des vendeurs d’un autre pays de l’Union
européenne. Il y en avait 66 % en 2016
et 63 % en 2015. A partir de cette
enquête, il n’est pas possible de chiffrer le manque à gagner pour les
entreprises belges.
6.
De manière générale, ce qui est fondamental, c’est que la transition
vers l’écosystème digital soit pensé comme un projet englobant tous les
processus. Pour y parvenir, l’accompagnement par un prestataire digital ou
l’engagement d’une personne qualifiée, capable d’établir une vision stratégique
en étroite collaboration avec l’entrepreneur, est très recommandé.
A ce titre, il semble que la digitalisation soit un réel vecteur de
partage de connaissances entre les entrepreneurs, particulièrement dans les
jeunes générations, qui se traduit dans la multiplication des espaces de
coworking. Ceux qui sont déjà passés par ces étapes peuvent en effet
transmettre des conseils avisés.
Ce manque de connaissances numériques est courant dans le chef de nos
petites entreprises traditionnelles. Un effort d’accompagnement et de formation
interne est donc primordial pour que l’ensemble du personnel se sente impliqué
et comprenne que la digitalisation de l’entreprise n’a pas pour but de les
mettre de côté mais au contraire de leur simplifier la vie dans leurs tâches
quotidiennes les plus redondantes.
Mais la première et la plus importante des choses, c’est que les PME
et plus spécifiquement les TPE des secteurs « traditionnels » se rendent compte
de l’intérêt, pour elles, de passer à la numérisation.
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