QE - D. Ducarme - La peste porcine africaine
Publié le 01/01/1970 à 01:00
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Monsieur le Ministre,
La peste porcine africaine sévit actuellement en Europe
de l'Est. Bien que l'épizootie soit à 800 kilomètres de la Belgique, elle
pourrait tout de même menacer les 4.500 exploitations porcines belges.
Cette maladie virale, présente en Sardaigne depuis des
dizaines d'années, ne présente aucun risque pour les humains mais se révèle,
par contre, généralement fatale pour les sangliers et les porcs puisqu'aucun
vaccin ni traitement n'existe à l'heure actuelle.
Les conséquences de l'arrivée de la peste porcine
africaine en Belgique pourraient être dramatiques pour les éleveurs de porcs.
C'est pourquoi, un plan de prévention d'arrivée de la maladie est en cours
d'élaboration.
Monsieur le Ministre,
§ Quand le plan de prévention d'arrivée de la maladie sera-t-il
opérationnel?
§ Quelles sont les différentes mesures à prendre pour éviter que la peste
porcine n'atteigne la Belgique?
§ Sachant que le risque zéro n'existe pas, existe-t-il un renforcement
des contrôles aux frontières?
Réponse
de Denis Ducarme à la question n° 1218 de Caroline Cassart-Mailleux:
1. Une Task Force nationale
multisectorielle peste porcine africaine a été mise sur pied par l’AFSCA le 29
mars 2018 dans le but de formaliser un réseau et d’élaborer et de mettre en
œuvre un plan d’action pour prévenir l’arrivée de la peste porcine africaine,
basé en priorité sur une communication envers les principaux intéressés au
sujet des risques (voyageurs en provenance des régions touchées, chasseurs, gestionnaires
des forêts et de l’environnement, transporteurs, travailleurs journaliers,
touristes…). Une première communication a déjà été adressée aux chasseurs le 9
mai dernier. Les communications vers les autres acteurs sont en cours de
finalisation.
En Belgique, il existe en outre actuellement des
programmes de surveillance passive des sangliers sauvages présents en Flandre
et en Wallonie (les maladies présentes chez les animaux vivant à l’état sauvage
constituent une compétence régionale). Dans le cadre de ces programmes, mis en
œuvre par les régions, les sangliers retrouvés morts ou présentant des
symptômes cliniques sont soumis à des analyses.
2. Pour le moment, il est
primordial d’informer et de sensibiliser tous les acteurs du secteur ainsi que
de sensibiliser toutes les administrations et instances politiques.
Par « acteurs », l’on entend notamment
les chasseurs et le tourisme de chasse, les voyageurs, le secteur des
transports, le secteur porcin, les vétérinaires et les laboratoires. Ces
groupes de personnes doivent être clairement informés qu’il existe un danger
réel d’introduction du virus via le matériel ou via des produits animaux contaminés.
Cette sensibilisation sera menée au moyen de brochures d'information, de
réunions d’information, de sites internet et de campagnes d’affichage.
Il est également important qu’une attention
suffisante soit portée à la peste porcine africaine, de manière à ce que des
moyens suffisants soient d’ores et déjà libérés pour préparer la lutte contre
cette maladie.
3. Des contrôles renforcés
sont menés aux frontières extérieures de l’Europe. Outre les contrôles standard
des camions transportant des animaux vivants et des produits animaux, lesquels
doivent toujours être accompagnés des certificats nécessaires, des contrôles de
véhicules personnels sont également réalisés afin de s'assurer qu'aucun produit
animal susceptible d’être infecté par la peste porcine africaine ne soit
introduit dans l’Union européenne. Dans les faits, le virus de la peste porcine
africaine est parfois décelé dans ces produits animaux saisis.
La Belgique n’a de frontière extérieure qu’au
niveau des ports et des aéroports. Des contrôles y sont menés sur base
régulière afin d’intercepter les viandes et les produits animaux introduits
illégalement depuis des pays tiers.
Conformément à la législation européenne, les
États membres touchés prennent les mesures nécessaires pour endiguer autant que
possible la propagation de la peste porcine africaine à l’intérieur de l’Union.
Plusieurs mesures préventives sont par ailleurs
déjà en vigueur en Belgique, conformément à l’AR du 18 juin 2014 portant des
mesures en vue de la prévention des maladies du porc à déclaration obligatoire.
Tout transporteur a ainsi l’obligation, avant de revenir sur le territoire
belge, de nettoyer et de désinfecter les moyens de transport qu'il a utilisés
pour transporter des porcs vers un établissement ou un abattoir situé dans un
pays tiers ou dans une zone à risque d’un État membre. Si ce véhicule doit
servir à effectuer un transport au départ d'une exploitation porcine située en
Belgique, il doit être préalablement nettoyé et désinfecté une seconde fois.
Cette deuxième opération de nettoyage et de désinfection doit être contrôlée
par l’AFSCA. Par ailleurs, tout détenteur de porcins doit veiller à ce qu'aucun
sanglier sauvage vivant ou découvert mort ou abattu lors de la chasse, ni
aucune partie de carcasse de sanglier sauvage, ne soit introduit(e) dans son
exploitation. L’éleveur doit garantir l’interdiction, pour toute personne ayant
été en contact direct avec un sanglier sauvage au cours des dernières 48
heures, d’entrer en contact avec les porcs de son exploitation. L’éleveur
porcin doit également prendre toutes les mesures nécessaires de façon à éviter
tout contact direct entre les porcs de son exploitation et des sangliers
sauvages.
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