Monsieur le Ministre,

 

La peste porcine africaine sévit actuellement en Europe de l'Est. Bien que l'épizootie soit à 800 kilomètres de la Belgique, elle pourrait tout de même menacer les 4.500 exploitations porcines belges.

 

Cette maladie virale, présente en Sardaigne depuis des dizaines d'années, ne présente aucun risque pour les humains mais se révèle, par contre, généralement fatale pour les sangliers et les porcs puisqu'aucun vaccin ni traitement n'existe à l'heure actuelle.

 

Les conséquences de l'arrivée de la peste porcine africaine en Belgique pourraient être dramatiques pour les éleveurs de porcs. C'est pourquoi, un plan de prévention d'arrivée de la maladie est en cours d'élaboration.

 

Monsieur le Ministre,

 

§  Quand le plan de prévention d'arrivée de la maladie sera-t-il opérationnel?

 

§  Quelles sont les différentes mesures à prendre pour éviter que la peste porcine n'atteigne la Belgique?

 

§  Sachant que le risque zéro n'existe pas, existe-t-il un renforcement des contrôles aux frontières?

 

 

 

Réponse de Denis Ducarme à la question n° 1218 de Caroline Cassart-Mailleux:

 

1. Une Task Force nationale multisectorielle peste porcine africaine a été mise sur pied par l’AFSCA le 29 mars 2018 dans le but de formaliser un réseau et d’élaborer et de mettre en œuvre un plan d’action pour prévenir l’arrivée de la peste porcine africaine, basé en priorité sur une communication envers les principaux intéressés au sujet des risques (voyageurs en provenance des régions touchées, chasseurs, gestionnaires des forêts et de l’environnement, transporteurs, travailleurs journaliers, touristes…). Une première communication a déjà été adressée aux chasseurs le 9 mai dernier. Les communications vers les autres acteurs sont en cours de finalisation.

 

En Belgique, il existe en outre actuellement des programmes de surveillance passive des sangliers sauvages présents en Flandre et en Wallonie (les maladies présentes chez les animaux vivant à l’état sauvage constituent une compétence régionale). Dans le cadre de ces programmes, mis en œuvre par les régions, les sangliers retrouvés morts ou présentant des symptômes cliniques sont soumis à des analyses.

 

2. Pour le moment, il est primordial d’informer et de sensibiliser tous les acteurs du secteur ainsi que de sensibiliser toutes les administrations et instances politiques.

 

Par « acteurs », l’on entend notamment les chasseurs et le tourisme de chasse, les voyageurs, le secteur des transports, le secteur porcin, les vétérinaires et les laboratoires. Ces groupes de personnes doivent être clairement informés qu’il existe un danger réel d’introduction du virus via le matériel ou via des produits animaux contaminés. Cette sensibilisation sera menée au moyen de brochures d'information, de réunions d’information, de sites internet et de campagnes d’affichage.

 

Il est également important qu’une attention suffisante soit portée à la peste porcine africaine, de manière à ce que des moyens suffisants soient d’ores et déjà libérés pour préparer la lutte contre cette maladie.

 

3. Des contrôles renforcés sont menés aux frontières extérieures de l’Europe. Outre les contrôles standard des camions transportant des animaux vivants et des produits animaux, lesquels doivent toujours être accompagnés des certificats nécessaires, des contrôles de véhicules personnels sont également réalisés afin de s'assurer qu'aucun produit animal susceptible d’être infecté par la peste porcine africaine ne soit introduit dans l’Union européenne. Dans les faits, le virus de la peste porcine africaine est parfois décelé dans ces produits animaux saisis.

 

La Belgique n’a de frontière extérieure qu’au niveau des ports et des aéroports. Des contrôles y sont menés sur base régulière afin d’intercepter les viandes et les produits animaux introduits illégalement depuis des pays tiers.

 

Conformément à la législation européenne, les États membres touchés prennent les mesures nécessaires pour endiguer autant que possible la propagation de la peste porcine africaine à l’intérieur de l’Union.

 

Plusieurs mesures préventives sont par ailleurs déjà en vigueur en Belgique, conformément à l’AR du 18 juin 2014 portant des mesures en vue de la prévention des maladies du porc à déclaration obligatoire. Tout transporteur a ainsi l’obligation, avant de revenir sur le territoire belge, de nettoyer et de désinfecter les moyens de transport qu'il a utilisés pour transporter des porcs vers un établissement ou un abattoir situé dans un pays tiers ou dans une zone à risque d’un État membre. Si ce véhicule doit servir à effectuer un transport au départ d'une exploitation porcine située en Belgique, il doit être préalablement nettoyé et désinfecté une seconde fois. Cette deuxième opération de nettoyage et de désinfection doit être contrôlée par l’AFSCA. Par ailleurs, tout détenteur de porcins doit veiller à ce qu'aucun sanglier sauvage vivant ou découvert mort ou abattu lors de la chasse, ni aucune partie de carcasse de sanglier sauvage, ne soit introduit(e) dans son exploitation. L’éleveur doit garantir l’interdiction, pour toute personne ayant été en contact direct avec un sanglier sauvage au cours des dernières 48 heures, d’entrer en contact avec les porcs de son exploitation. L’éleveur porcin doit également prendre toutes les mesures nécessaires de façon à éviter tout contact direct entre les porcs de son exploitation et des sangliers sauvages.