Madame la Secrétaire d'Etat,

 

Depuis sa fondation en 1898, l'Africa Museum de Tervuren est à la fois un musée et un institut de recherche scientifique. Ainsi, dès le début, les poissons d'eaux douces et saumâtres d'Afrique ont fait l'objet de recherches. Au fil des ans, l'unité de recherche d'Ichtyologie du musée est devenue un groupe de recherche de renommée internationale en ce qui concerne les poissons d'Afrique, et en particulier d'Afrique centrale. Ces générations d'ichtyologues passionnés contribuent à élargir l'expertise et les connaissances de l'Africa Museum sur les poissons africains.

 

C'est dans ce contexte que le projet Mbisa-Congo a été lancé en 2013. "Mbisa" est la contraction de mbisi et de samaki, qui veulent dire "poisson" en lingala et en swahili respectivement. Le projet vise à étudier les poissons de dix aires protégées dont les rivières font toute partie du bassin du Congo. L'objectif est de documenter la diversité de poisson de chacune de ces aires protégées et de formuler des propositions pour une meilleure conservation et une gestion durable de cette faune encore largement méconnue.

 

En août 2017, l'ensemble des partenaires du projet se sont réunis lors d'un état des lieux et d'une évaluation. A la fin du projet, la publication d'un ouvrage est prévue pour chaque aire protégée donnant un aperçu de la faune ichtyologique.

 

Madame la Secrétaire d'Etat,

 

Ä  Pouvez-vous me dire si Belspo participe coopère au projet Mbisa-Congo? Existe-t-il une participation financière de sa part et, si oui, à hauteur de quel montant?

 

Ä  Quels sont les résultats de l'évaluation de mi 2017?

 

Ä  Quel est l'agenda de ce projet? Quand pouvons-nous espérer la publication de l'ouvrage?

 

 

 

 

 

 

Réponse de Zuhal Demir à la question n° 764 de Caroline Cassart-Mailleux:

 

1. Le projet Mbisa-Congo (2013-2018) est entièrement financé par la direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire (DGD) dans le cadre du programme qui s’inscrit dans la foulée de l’accord-cadre entre la DGD et le Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC).

 

2. Lors de la réunion de suivi (Lubumbashi du 26 août au 2 septembre 2017), le projet a obtenu une évaluation positive (faite par deux experts externes: le Prof. Emérite Pierre VANDEWALLE (ULiège; Belgique) et le Prof. Boniface KANINGINI MWENYIMALI (ISP-Bukavu; RD Congo)).

 

Les évaluateurs ont souligné les points forts suivants:

·         la forte motivation de tous les partenaires;

·         une amélioration certaine des connaissances ichtyologiques des 10 aires protégées sélectionnées pour l'étude en particulier, et du bassin du Congo en général;

·         la formation d’ichtyologistes, c.-à-d. des spécialistes de l’étude des poissons, susceptibles de transmettre leurs connaissances à d’autres.

 

Quelques points faibles ont également été identifiés:

 

·         les livres/guides n’ont pas encore été entièrement édités;

·         les propositions pour la conservation de l’ichtyofaune n’ont pas encore été formulées; 

·         d'autres propositions risquent de ne pas être appliquées, car elles pourraient aller à l’encontre des besoins de première nécessité des populations.

 

Un dossier plus complet devra être soumis en septembre 2018 pour assurer la continuation du projet. Une première proposition en ce sens a été retenue par le MRAC pour le programme accord-cadre de 2019-2023.

 

3. Le présent projet Mbisa Congo couvre les années 2013-2018. Un article décrivant une nouvelle espèce de poisson éléphant (famille des Mormyridae) pour le bassin du Congo et un autre revalidant une espèce de tetra africain (famille des Alestiidae) ont déjà été publiés. Deux autres articles sont sous presse, l’un décrivant deux nouvelles espèces de cyprinidés (famille des Cyprinidae) et l’autre cinq nouvelles espèces de cichlidés (famille des Cichlidae).

 

Tous ces articles, à l’exception d’un seul, ont, comme auteur principal, un partenaire Sud du projet, c.-à-d. un résidant du bassin du Congo.

 

Les cinq étudiants DEA (DEA: Diplôme d’Études approfondies), les quatre doctorants ainsi certains des six promoteurs locaux s'attèlent à publier d'autres ouvrages sur de nouvelles espèces ainsi que sur la faune intégrale des poissons des 10 aires protégées.

 

Une demande de continuation du programme a donc été introduite. Cette continuation devrait permettre de finaliser les ouvrages précités vers la fin de 2021-2022, à condition que climat politique soit favorable et que les partenaires puissent progresser dans leurs manuscrits de façon optimale.