QE - De Block - L’efficacité des vaccins contre le HPV
Publié le 01/01/1970 à 01:00
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- L’efficacité des vaccins contre le HPV
Madame la Ministre,
Chaque année, en Belgique, c’est environ 700 femmes qui se font
diagnostiquer un cancer du col de l’utérus et 190 qui en meurent. La fondation contre le cancer estime d’ailleurs que plus de 99% des
cancers du col de l’utérus sont provoqués par une infection chronique du
papillomavirus ou HPV.
Et pourtant, les dernières avancées en termes de vaccins
contre le HPV ou papillomavirus garantissent des résultats efficaces.
A ce sujet, vous aviez répondu à une question parlementaire
que le Centre d'expertise a commencé une étude sur l'efficacité des vaccins et
les aspects économiques de la question.
Parallèlement, vous aviez insisté sur l’élaboration d’un
registre des vaccinations pour optimiser la prévention des cancers qui
découlent d’une infection HPV.
Vous aviez également insisté sur l’importance du choix de la
meilleure couverture et de la meilleure protection pour des vaccins qui peuvent
être proposés par les Communautés.
Une concertation devait avoir lieu à ce propos avec les
Communautés -compétentes pour l'adjudication du vaccin et le groupe cible - au
sein d’un groupe de travail intercabinets.
Sur ces différents éléments, je souhaite faire le point avec
vous.
Madame la Ministre,
Le centre d’expertise a-t-il terminé son étude sur
l'efficacité des vaccins ? Dans l’affirmative, qu’en ressort-il ?
Dans la négative, quand sera-t-elle disponible ?
Le registre des vaccinations est-il achevé ? Dans
l’affirmative, qu’en ressort-il ? Dans la négative, quand ce registre
sera-t-il achevé ? A quelle fréquence sera-t-il mis à jour ?
La concertation avec les communautés au sein du groupe de
travail intercabinets a-t-elle eu lieu ? Dans l’affirmative qu’en
ressort-il ? Dans la négative à quelle fréquence ces concertations se
dérouleront elles ?
Réponse de Maggie De Block à la question n° 2338 de Caroline
Cassart-Mailleux:
1. En mai 2018, le Centre du Cancer de Sciensano
a publié une étude Cochrane sur les éventuels effets nocifs et l’efficacité de
la vaccination contre le HPV chez les filles et les jeunes femmes. Les études
Cochrane font office de références mondiales pour les revues systématiques de
l’efficacité et de la sécurité des interventions médicales sur la base d’études
cliniques randomisées. Les chercheurs ont conclu que l’efficacité des vaccins
contre le HPV était excellente chez les filles et les jeunes femmes qui
n’avaient pas encore été infectées par les types de HPV concernés. Celles-ci
sont bien protégées contre l’apparition d’infections par les types HPV présents
dans le vaccin et contre les pré-stades de cancer du col de l’utérus qui y sont
associés. La protection se réduit lorsqu’une partie de la population est déjà
porteuse du HPV lors de la vaccination. Le vaccin peut provoquer une réaction
locale à l’endroit de l’injection (douleurs, rougeurs, gonflements), toutefois
limitée dans le temps. Les effets généralisés sévères n’étaient pas plus
fréquents chez les receveurs du vaccin que dans le groupe contrôle.
Les auteurs de l’étude Cochrane
précisent que la protection contre le cancer invasif du col de l’utérus n’a pas
été démontrée dans les études cliniques. La preuve n’était pas nécessaire, vu
qu’il est prouvé que la détection et le traitement des pré-cancers du col de
l’utérus (grâce aux campagnes de dépistage) réduisent le risque de cancer du
col. Même si les études cliniques randomisées n’ont montré aucune augmentation
de l’incidence d’effets secondaires graves, les auteurs de l’étude Cochrane
recommandent un suivi pour détecter toute hausse éventuelle des maladies rares
chez les personnes vaccinées. Il est également important de surveiller les
potentielles complications obstétriques chez les femmes enceintes au moment de
la vaccination.
Le centre d’expertise réalise
actuellement une étude sur les coûts/bénéfices d’une vaccination HPV des garçons. L’étude n’est pas encore terminée. La fin de
cette étude est prévue pour la fin de l’année 2018.
2. S’il est communément admis qu’il est
essentiel de rassembler les données belges de vaccination HPV, ce processus
n’est toujours pas achevé. L’enregistrement des vaccinations HPV se fait, à ce
jour, au niveau des Communautés (pour les programmes organisés de vaccination
en Flandre et en Wallonie) et au niveau de l’Agence intermutualiste (AIM) pour
les vaccinations spontanées partiellement remboursées dans toute la Belgique.
Il est essentiel de réunir et de coupler les fichiers de vaccination HPV avec
le registre du cancer afin de mesurer l’effet de la vaccination. Le suivi de la
vaccination contre le HPV n’implique pas seulement le cancer du col de
l’utérus, mais aussi les autres pathologies associées à ce virus. Le couplage
est également nécessaire pour à terme par exemple offrir aux femmes vaccinées
un dispositif de dépistage distinct, différent de celui des femmes non
vaccinées.
3. Le groupe de travail intercabinet (GTI)
Prévention des maladies chroniques se concerte tous les mois sur l’optimisation
du dépistage du cancer du col de l’utérus. Le GTI a formulé une proposition
visant l’introduction du test HPV dans le cadre du dépistage du cancer du col,
qui prévoit également l’intégration de la vaccination dans la prévention.
Le dépistage et la vaccination vont
en effet de pair quand il est question du cancer du col de l’utérus. C’est
pourquoi il est également proposé de réaliser une analyse intégrée des trois
grandes bases de données de vaccination et du registre du cancer.
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