Madame la Ministre,

 

Je souhaite revenir avec vous sur le test d’haleine censé détecter les cancers de l’estomac, test présenté lors du Congrès annuel de l’European Cancer Organisation en janvier 2017. A l’époque, vous m’aviez indiqué que des recherches analogues étaient en cours pour d’autres types de cancer, notamment le cancer du sein et le cancer du poumon.

 

Malgré des résultats prometteurs, un certain nombre d’obstacles persistaient puisqu’il existait encore des doutes concernant les marqueurs de ce test d’haleine au niveau de la spécificité et la sensitivité. De plus, même si ce test se présente fiable, il reste encore la question de l’efficacité économique dans le cadre d’un programme de dépistage précoce.

 

Madame la Ministre,

 

§  Quel est l’état des lieux de la situation à l’heure actuelle?

 

§  Les recherches complémentaires sont-elles terminées? Que pouvons-nous en retirer?

 

§  Quelle suite sera accordée à ce test d’haleine par le SPF Santé publique et l’Institut scientifique de la Santé publique?

 

§  Pouvons-nous espérer une commercialisation de ce test sur le marché belge et si oui, quand?

 

 

 

Réponse de Maggie De Block à la question n° 2521 de Caroline Cassart-Mailleux:

 

1. L’équipe de chercheurs Britanniques, qui avait présenté leurs résultats préliminaires à la Conférence de l’Organisation européen du Cancer en 2017, a récemment publié leur étude au journal JAMA Oncology (Markar et al, JAMA Oncol 2018). Il s’agissait d’une étude diagnostique chez un groupe de 325 patients référés pour une gastroscopie dont environs la moitié avec un cancer de l’estomac ou d’œsophage et l’autre moitié n’ avait pas ces cancers et soufraient de conditions bénignes (groupe contrôle). Le test d’halène évalué était positif chez 80% des patients avec un cancer et chez 19 % chez les patients du group contrôle. Autrement dit, la sensibilité était de 20 % et la spécificité de 81 %. 

 

2. L’étude diagnostique en question a été publiée et a généré des observations intéressantes. Les auteurs proposent de conduire une autre étude supplémentaire dans une cohorte représentative incluant des sujets qui pourraient être le cible d’une application du test d’halène. La population inclue dans l’étude britannique était très spécifique et ne permet pas de tirer des conclusions généraux à propos des applications comme le triage des patients souffrant des problèmes de l’estomac ou un dépistage du cancer de l’estomac dans la population. L’évidence concernant l’efficacité d’un test provenant d’une étude diagnostique est faible.  

 

Des études d’intervention (essaies cliniques randomisées) sont nécessaires avant de considérer des dépistages précoces au niveau de la population.

 

3. Le Centre du Cancer (Institut Sciensano) vérifie le progrès à propos des nouvelles méthodes diagnostics qui ont le potentiel d’être appliqué comme test de dépistage des cancers.

 

4. Il est trop précoce, aujourd’hui, de considérer la commercialisation de ce test d’halène.