Madame la Ministre,

Je vous ai interrogé précédemment au sujet des pharmacies en ligne.

Dans votre réponse, vous m’aviez indiqué qu’en fonction de l’évolution du secteur et de la réglementation européenne, une réflexion sera engagée avec les associations professionnelles représentatives des pharmaciens d’officine et les instances compétentes dans le domaine, en vue d’apporter, si le besoin s’en fait sentir, les modifications opportunes aux dispositions légales existantes.

Vous aviez précisé que le résultat de ces réflexions, qui doivent prendre en compte le rôle important que joue le pharmacien dans le bon usage des médicaments et la prévention des risques qui y sont liés, n’était pas encore connu.

En outre, vous aviez ajouté que dans le cadre pluriannuel avec les pharmaciens d’officine conclu avec le secteur, il est prévu de valoriser le rôle de prestataire de soins que tout pharmacien peut exercer. Cette valorisation passe par le renforcement et le renouvellement du rôle du pharmacien. La rémunération de ce dernier devait être adaptée dans ce sens. Par conséquent, comme indiqué dans le cadre pluriannuel, diverses opportunités se présentent pour les pharmaciens et ce, qu’ils disposent ou non d’un site de vente à distance.

Madame la Ministre à ce sujet, je souhaite faire le point avec vous.

Où en est la réflexion engagée avec les associations professionnelles représentatives des pharmaciens d’officine et les instances compétentes dans le domaine ?

Des modifications du cadre juridique pour le commerce en ligne des médicaments ont-elles été envisagée ? Dans l’affirmative, quelles sont celles retenues et quels sont les objectifs qu’elles poursuivent ?

Dans quelles mesures le rôle des pharmaciens d’officine sera-t-il à terme valorisé ?

 

 

Réponse de Maggie De Block à la question n° 2524 de Caroline Cassart-Mailleux:

 

1. A ce jour, la réflexion en question est toujours en cours et des réunions de concertation ont lieu périodiquement entre ma cellule stratégique, l’AFMPS et les associations professionnelles représentatives APB et OPHACO.

 

2. Une modification de l’article 29 de l’arrêté royal du 21 janvier 2009 portant instructions pour les pharmaciens est effectivement à l’ordre du jour de ces réunions de concertation. Mais à ce stade, aucune décision n’a encore été prise ; raison pour laquelle je ne souhaite pas m’exprimer plus sur la teneur des points discutés.

 

L’objectif poursuivi au travers de cette adaptation réglementaire est d’améliorer le service rendu par le pharmacien aux patients qui commandent des médicaments via internet. L’amélioration de ce service sera essentiellement assurée par une mise en œuvre de soins pharmaceutiques toujours plus performants et, d’autre part, par encore plus de garantie du maintien de la qualité des produits durant la phase de livraison.    

 

3. La valeur ajoutée du pharmacien d’officine au bénéfice de la santé et des intérêts du patient comme interlocuteur de 1ère ligne va continuer à être soutenue en mettant en évidence son rôle de « service » au patient. Sa rémunération vise donc essentiellement la prestation de services et de soins pharmaceutiques performants ainsi que ses compétences spécifiques.

 

La fonction de prestation de pharmacien de référence qui est proche du patient et l’aide dans son autonomie a été développée récemment (1er octobre 2017). Le pharmacien de référence aide le patient chronique, dans le cadre d’un suivi personnalisé, notamment par la mise à disposition d’un schéma de médication actualisé, à bien utiliser le traitement prescrit et à en tirer le maximum de bénéfices. Il veillera notamment à la bonne compréhension du traitement et à soutenir l’adhésion thérapeutique en étant constamment à l’écoute du patient. Ce service en pharmacie est entièrement gratuit pour les patients. Ce service sera évalué pour correspondre au mieux aux besoins des patients.

 

L’honoraire de disponibilité qui est en cours de développement pour rémunérer la disponibilité du pharmacien entre 22h le soir et 8h le matin est une autre façon de soutenir ce rôle de proximité du pharmacien.

 

Au niveau de la garde à proprement parler, pour le patient qui se présentera avec une prescription à usage humain qu’elle comporte ou non un produit remboursable aucun honoraire ne lui sera porté en compte. Le pharmacien ne sera rémunéré par l’assurance que pour les prescriptions remboursables.

 

La possibilité d’étendre la prestation de services « Entretiens de Bon Usage des Médicaments » réservée pour le moment aux patients qui utilisent des médicaments « corticostéroïdes inhalés » dans le traitement de l’asthme, sera étudiée.