Notre territoire compte de
nombreux distributeurs d’argent, à savoir 8.742, plaçant la Belgique à la 2ème
place, après le Portugal, des pays qui comptent le plus de distributeurs par
rapport au nombre d’habitants. Pourtant, il n’est pas toujours si évident pour
les citoyens de trouver un distributeur d’argent accessible lorsqu’ils en ont
besoin. C’est surtout le cas en zone rurale où il n’y a parfois qu’un
distributeur de billets pour presque 4.000 habitants.
Monsieur le Ministre :
-
Confirmez-vous ces chiffres ?
-
Quels sont les facteurs qui expliquent que,
malgré le nombre important de distributeurs, il soit parfois si difficile pour
les citoyens d’en trouver un ?
-
Quelle stratégie adopter pour que les zones
rurales ne soient pas oubliées et bénéficient, elles aussi, de distributeurs de
billets dans un rayon raisonnable ?
-
Que faire pour les communes qui ne comptent même
pas un distributeur d’argent ?
Je vous remercie Monsieur le
Ministre.
Réponse de Johan Van Overtveldt à
la question écrite n° 702 de Madame Caroline Cassart-Mailleux:
1. Sur la
base des chiffres provisoires de Febelfin, il y avait 8.727 distributeurs de
billets en Belgique à la fin 2015, soit pratiquement autant qu’en 2014. Les
années 2014 et 2015 ont enregistré un chiffre record. Ces distributeurs
sont accessibles tant pour les clients de la banque que pour les non-clients.
2. Il n’y a
pas de chiffres disponibles relatifs à la répartition géographique des
distributeurs de billets. Il n’est pas exclu que dans certaines zones rurales,
la densité des distributeurs soit moins élevée que dans les zones urbaines.
Néanmoins, comme le cite à juste titre le membre du parlement, la densité
générale des distributeurs dans l’ensemble de la Belgique est plus élevée que
la moyenne des autres États membres européens. Le nombre moyen de distributeurs
par million d’habitants en Belgique est ainsi supérieur de 35 % à la moyenne
européenne.
3. Il est
tout d’abord à souligner que la décision de mettre à disposition du public des
distributeurs de billets et le choix de leur localisation relèvent de la
politique commerciale des établissements financiers. Selon une récente étude de
la BCE, le nombre moyen annuel de retraits par habitant en Belgique est de 29,
soit moins un peu plus d’un retrait par quinzaine.
La
distribution, la gestion, le traitement et le recyclage des espèces, ainsi que
leur réception représentent un coût important[1].
Une part importante de ce coût est imputable à la gestion et à
l’approvisionnement de distributeurs de billets. La manipulation et la
circulation des espèces posent également des problèmes de sécurité des
citoyens.
Outre ces
désavantages, favoriser la circulation d’espèces va directement à l’encontre de
la volonté des acteurs du secteur, soutenue par le gouvernement, de promouvoir
les paiements électroniques. D’une part, le paiement électronique classique par
carte bancaire est moins onéreux pour la collectivité et présente plus de
sécurité. D’autre part, d’autres formes de paiement électroniques, notamment
via les smartphones, seront bientôt généralisées.
4. D’après
l’étude précitée, le citoyen belge se situe actuellement dans le peloton de
tête européen, tant en ce qui concerne le nombre annuel de retraits auprès d’un
distributeur qu’en ce qui concerne les montants retirés[2].
Ces deux chiffres sont par ailleurs en hausse, à contre-courant de la tendance
européenne générale.
Il ne
paraît pas opportun, pour les raisons précitées, d’encourager un tel mouvement.
Il y a dès lors lieu de s’abstenir de toute initiative qui tendrait à freiner
ou remettre en cause les avancées souhaitées en matière de digitalisation des
paiements. L’imposition de normes au secteur visant par exemple à garantir la
présence d’au moins un distributeur de billets par commune, spécialement pour
les communes situées en zone rurale, serait contraire aux objectifs
d’accroissement de la digitalisation des
paiements.
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