1. Lors du dernier Conseil
ministériel de l'Agence spatiale européenne (ESA) tenu à Luxembourg le 2
décembre 2014, la Belgique a confirmé sa participation dans les programmes
relevant du domaine des lanceurs, précisément dans: i. ARIANE 6, programme de
développement d'un nouveau lanceur, proposé sous deux configurations: la
fusée Ariane-64, dotée de quatre boosters, pouvant emporter un gros satellite
de télécommunications de 11 tonnes ou deux satellites moyens, et une
Ariane-62, équipée de deux boosters et destinée aux lancements de petits satellites
de 5 tonnes (observation de la terre, météo, etc.). ii. VEGA, programme de
développement d'un nouveau lanceur pour les petites charges, ayant plusieurs
éléments en commun avec AR6 (boosters); iii. P120C, programme de
développement des propulseurs à poudre (boosters latéraux), communs à AR6 et
à VEGA; iv. LEAP AR5 CL/MCO: programme d'accompagnement du lanceur Ariane 5
pendant sa phase opérationnelle. MCO: Maintien en Conditions Opérationnelles;
v. LEAP AR5 suppl.: programme de support à l'exploitation du lanceur Ariane
5; vi. LEAP VEGA CL/MCO: programme d'accompagnement du lanceur VEGA pendant
sa phase opérationnelle. MCO: Maintien en Conditions Opérationnelles; vii.
LEAP VEGA suppl.: programme de support à l'exploitation du lanceur VEGA. La
participation quantitative à ces programmes est déterminée par une étude
approfondie des capacités techniques de l'industrie belge pour ces programmes
et de la chance de remporter les appels d'offre que l'ESA lancera pour
développer et produire les pièces des fusées. Le retour final sur
investissement est déterminé par la qualité des offres des sociétés et
instituts belges, en réponse aux appels d'offre de l'ESA. Ce n'est que si
l'ESA sélectionne une offre belge comme étant la meilleure, qu'il y aura un
retour effectif vers la Belgique. Par conséquent, on ne maîtrise jamais le
retour à fond. Les règles de l'ESA prévoient toutefois des fourchettes dans
lesquelles l'ESA garantit le retour par programme. En plus de ce retour
direct, il y a encore le retour indirect. J'y reviendrai tout de suite. 2.
Par ailleurs, toujours à Luxembourg, l'Exécutif de l'ESA a présenté une série
de programmes qui n'étaient pas encore totalement souscrits ou qui
nécessitaient des souscriptions supplémentaires. La Belgique a également
confirmé sa participation à des programmes dans les domaines suivants: i.
l'observation de la Terre : GMES SC -3, Global Monitoring for Environment and
Security - Space component, programme commun UE/ESA de mise en place d'une
infrastructure spatiale (les satellites d'observation SENTINEL) et de leur
secteur sol associé en vue d'une surveillance globale. La phase 3, uniquement
financée par l'ESA, couvre les missions Jason CS et Sentinel 5; ii. les
télécommunications et la navigation : programme ARTES 33 Indigo, Advanced
Research in Telecommunication Systems couvrant des initiatives industrielles
en partenariat public/privé (PPP 50%/50%); iii. la station spatiale et la
microgravité : les programmes ISS EXPLOITATION, International Space Station -
Exploitation comportant également le développement du module de service du
MPCV (nouveau véhicule spatial américain) + l'exploration lunaire en
collaboration avec la Russie; ELIPS, European programme for Life and Physical
sciences and applications in Space, programme partiellement souscrit à Naples
en novembre 2012 couvrant le support, les études préparatoires et le
développement des expérimentations en microgravité; iv. la technologie
générique et le support à l'expérimentation scientifique: GSTP, General
Support Technology Programme, programme de support technologique pour
l'acquisition de technologies de pointe et de leur démonstration en orbite;
SMI, Small Mission Initiative, programme de développement de petites missions
et PRODEX, programme de support aux expérimentations scientifiques. Selon la
règle du "juste retour" inscrite dans la Convention de l'ESA, le
retour sur investissement est de 1. Selon l'OCDE, l'effet multiplicateur de
l'investissement spatial public sur l'économie (retombées directes et
indirectes) varie entre 1,4 et 4,9, à quoi il faut encore ajouter dans un
même ordre de grandeur la somme des effets induits (gain de productivité et
d'efficience, prévention des catastrophes naturelles, etc.), de sorte que
l'on peut affirmer qu'un euro investi dans la RetD spatiale génère un retour
de 6 euros pour l'économie. Pour les programmes souscrits lors du Conseil
ministériel de l'ESA à Luxembourg, à savoir principalement des programmes
liés aux lanceurs, le retour sur investissement devrait davantage profiter
aux acteurs industriels wallons et bruxellois. Dès lors pour offrir des
opportunités ciblées aux acteurs flamands pour leur permettre de développer
des compétences spécifiques, la Belgique a décidé d'augmenter sa
participation à certains programmes (GSTP, SMI, Prodex) en vue de corriger ce
déséquilibre. De toute manière, lors de la préparation du
prochain Conseil ministériel ESA prévu en 2016, la ventilation régionale du
retour sur investissement sera évaluée, et les futures propositions de
participation aux programmes ESA seront examinées. Le souci est d'obtenir une
répartition globale plus équitable capable de valoriser au mieux le potentiel
scientifique et technique présent dans les institutions fédérales et dans les
entreprises situées dans les trois Régions du pays. |
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