Victoire de courte durée pour les agriculteurs engagés dans un bras de fer avec la Région wallonne concernant la liaison Tihange-Tinlot. La Région a fait appel.

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La décision a été rendue le 7 juin dernier par la justice de paix du premier canton de Huy. Cette dernière a déclaré irrecevable la demande d’expropriation engagée par la Région wallonne à l’encontre des agriculteurs dont des parcelles se trouvent sur le tracé de la liaison routière Tihange-Tinlot. Ouf de soulagement? Pas vraiment, car les autorités ont décidé d’aller en appel après avoir été déboutées.

Cette liaison routière Tihange-Tinlot, censée désenclaver le Condroz et le connecter à l’E42, on en parle depuis plusieurs dizaines d’années. Si les deux premiers tronçons ont été réalisés, le troisième est par contre sujet à une intense polémique dans la région puisqu’elle traverse les exploitations de plusieurs agriculteurs.

Des négociations avaient pourtant été entamées, fin de l’année passée, avec le Comité d’acquisition de Liège qui assiste les autorités dans leurs opérations immobilières. Mais celles-ci n’avaient pas abouti, la Région wallonne s’étant précipitée chez le juge de paix pour lancer cette procédure d’expropriation en urgence, espérant déloger les agriculteurs, sans toutefois avoir le permis d’urbanisme pour la suite du chantier.

"Il s’agissait de la première étape pour que l’expropriation soit légale et effective", raconte Me Brusselmans, en charge de la défense des trois agriculteurs. "Deux conditions devaient être réunies: l’extrême urgence et l’utilité publique, on a contesté les deux. Et le magistrat a considéré qu’il n’y avait ni état d’urgence ni utilité publique, c’est un jugement très clair concernant la légalité de la procédure d’expropriation", explique-t-il encore.

"J’en appelle à une solution"

Des personnalités de l’arrondissement poussent pour que le chantier de la liaison Tihange-Tinlot soit enfin relancé. Et parmi eux, l’Ouffetoise MR Caroline Cassart qui en a fait son cheval de bataille. Elle a d’ailleurs régulièrement interpellé le ministre wallon Adrien Dolimont, qui exerce la tutelle sur le Comité d’acquisition de Liège, à ce sujet.

"Il ne m’appartient pas de m’immiscer dans une décision de justice, lance-t-elle d’emblée, souhaitant ainsi prendre un peu de recul. M ais cela ne remet pas en cause le bien-fondé de cette liaison ainsi que l’importance de cette mobilité dans le Condroz, par rapport à Huy et à Tihange" , estime la députée-bourgmestre qui dit respecter la volonté et les revendications des riverains, "qui doivent se faire entendre".

"Enfin, il y a un permis qui va sortir et du budget qui va être octroyé et j’en appelle à une solution, avec tous les éléments autour de la table pour que l’on puisse rencontrer tous les desiderata", conclut-elle.

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