Dans l'arrondissement de Huy-Waremme, 40% des membres des collèges communaux sont des femmes. Un chiffre en augmentation, légèrement supérieur à la moyenne wallonne… mais qui reflète parfois de grandes disparités. Article publié dans La Meuse Huy-Waremme ce lundi.

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Le Crisp a sorti il y a peu un rapport sur « La présence équilibrée de femmes et d'hommes dans les collèges communaux et provinciaux de Wallonie ». Il s'avère que les exécutifs locaux comptent 37,9% de femmes, dans les postes d'échevines, de bourgmestres ou de présidentes de CPAS. Un chiffre en nette augmentation par rapport à 2012 (26,8 %).

Notre rédaction a voulu faire le compte pour Huy-Waremme. Dans l'arrondissement, 40,46% des postes dans les collèges sont occupés par des femmes (70 sur 173). « Dans cet arrondissement, on est très légèrement au-dessus de la moyenne wallonne. De manière générale, il y a une augmentation progressive un peu partout. Pour rappel, en 1994, il y avait 9,4% de femmes dans les collèges communaux... Les mesures qui ont pour objectif de favoriser l'accès des femmes en politique ont donc eu des effets importants », nous explique l'auteur de la publication du Crisp, le politologue Geoffrey Grandjean (ULiège).

En effet, un décret wallon du 7 septembre 2017 impose (mais sans sanctions…) une présence de minimum un tiers de femmes (ou d'hommes) dans les exécutifs locaux. Un chiffre qui peut être arrondi vers le bas en fonction de la décimale : ainsi un collège de sept échevins a l'obligation d'avoir au minimum deux femmes. Et c'est d'ailleurs le cas dans la quasi-totalité des grandes communes de l'arrondissement, à savoir Hannut, Huy, Waremme et Wanze !

Des femmes rarement bourgmestres

Si le nombre de femmes dans les exécutifs augmente, il reste en revanche de grandes disparités en termes de postes. Force est de constater que les femmes accèdent moins que leurs homologues masculins au poste de bourgmestre. Sur ce point, l'arrondissement de Huy-Waremme n'est d'ailleurs pas exemplaire,

avec seulement trois femmes bourgmestres pour les 31 communes : Caroline Cassart (Ouffet), Christine Guyot (Tinlot) et Béatrice Moureau (Berloz). Ce qui représente moins de 10%, un chiffre nettement inférieur à la moyenne wallonne (18,6% de femmes bourgmestres).

Pour le politologue de l'ULiège, il faut chercher les causes au niveau de la formation des listes : « Dans l'arrondissement, plus de 90% des bourgmestres élus étaient en tête de liste… et il y a eu très peu de femmes en tête de liste. C'est donc une disparité due au rôle des partis, mais aussi au comportement des électeurs ».

Nombreuses à la tête du CPAS

Si peu de femmes portent l'écharpe mayorale, elles sont en revanche nombreuses à présider le CPAS de leur entité. Sur les 31 communes de Huy-Waremme, 17 localités ont une femme à la tête de l'action sociale. Un constat qui se remarque également dans les autres coins de la Wallonie (en 2018, 52,2% des présidentes de CPAS sont des femmes).

Cliché d'une « préférence sociale » des femmes ? Stratégie politique ? Hasard ? Prudent dans son interprétation, l'auteur de l'étude cherche encore les explications de cette forte représentation, et rappelle que la présidence de l'action sociale est un poste « avec une grande visibilité » car le président siège également au collège et est souvent responsable d'une série de compétences scabinales.

Par souci d'exhaustivité, notons qu'un collège peut toujours chercher une échevine en dehors du conseil communal… dans ce cas, l'échevine siège au collège, mais n'a qu'une « voix consultative » au conseil.