Article publié dans La Libre du samedi 23 novembre, issu d'une question parlementaire posée à la Ministre Désir sur le sujet.

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En Belgique, 83 % des ados de 11 à 17 ans ne bougent pas assez. Et c’est le cas partout sur la planète pour quatre jeunes sur cinq en moyenne, comme le révélait vendredi l’Organisation mondiale de la santé, qui recommande au moins une heure de sport par jour. Pas sûr que ce soit l’activité préférée des ados... D’où l’importance du rôle des parents et de l’école.

Le Pacte d’excellence redessine le paysage scolaire. L’éducation physique constitue un des sept domaines d’apprentissage détaillés dans les référentiels en cours de bouclage. Ces documents de référence préciseront exactement ce qui est attendu de chaque élève au fil de sa progression dans le tronc commun, identique pour tous jusqu’à 15 ans.

Quelle place l’éducation physique donnera-t-elle encore à la natation ? La question est légitime face à la difficulté grandissante pour de plus en plus d’écoles d’apprendre à nager.

Dans le référentiel des maternelles, le seul terminé, pas un mot en tout cas sur l’accoutumance aquatique. Aujourd’hui déjà, peu d’écoles s’en préoccupent en tout début du parcours scolaire. Mais après ? Selon les échos qui nous reviennent, la compétence aquatique ne serait pas écartée mais précisée a minima (par exemple, sans nombre de longueurs à parcourir) et pour autant que des infrastructures soient disponibles. Il faudra tenir compte de la réalité du terrain. Et ça s’annonce mal...

Trop peu de piscines et trop loin

En attendant les nouvelles références, les socles de compétences prévoient que “l’élève devra pouvoir flotter, se propulser et nager en fin de 6e année primaire [...] et nager 25 mètres à la fin de la 2e secondaire” . Problème : quelque 331 000 élèves sont actuellement à l’école primaire pour environ 150 piscines en Wallonie et à Bruxelles, pas toujours proches ni en bon état. Donc, ce cours a tendance à passer à la trappe. En secondaire aussi, le taux d’élèves qui suit encore un cours de natation oscillait entre 9 et 16 %, selon une étude lancée dans les écoles en 2016. Et il n’y a aucune raison que cela se soit amélioré.

Dans ces conditions, une discrimination importante est inévitable. “Les enfants qui n’ont pas l’occasion d’aller à la piscine avec l’école et dont les parents ne peuvent pas payer des cours particuliers n’apprennent bien souvent plus à nager , a reconnu la ministre de l’Éducation Caroline Désir (PS), cette semaine, devant le Parlement. Le manque d’infrastructures est la première cause.”

Le parc actuel des piscines est en bien piètre état. Entre les établissements fermés pour raisons de sécurité et ceux qui font l’objet de chantiers de rénovation (en Wallonie, un vaste plan Piscines a commencé), de nombreuses portes sont closes, rendant très chères les places dans les couloirs encore accessibles. “Chères” dans tous les sens du terme, puisqu’au prix d’entrée que les écoles peuvent réclamer aux parents, il faut ajouter celui du trajet qui, se rallongeant, pèse plus lourd. Cette perte de temps est une autre raison de l’annulation du cours. 

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