Article paru dans l'Avenir ce jour, concernant l'extinction des éclairages de nuit et l'économie que cela permet.
Il fut un temps où l’éclairage de nos autoroutes était une fierté nationale: « On disait même que notre pays était visible de l’espace tant il était éclairé », se souvient Caroline Cassart.
« Et puis, c’est plutôt devenu un fléau national », enchaîne la députée wallonne MR. Parce que les factures d’énergie ont commencé, elles aussi, à être visibles depuis l’espace.
Fin 2007, la Région décidait d’éteindre ses lampadaires en berme centrale, de 0h30 à 5h30. La députée a demandé un bilan chiffré de cette mesure. Elle vient d’obtenir des réponses.
Les interruptions
Philippe Henry, en charge de la Mobilité et de l’Énergie à la Région wallonne, rappelle d’abord que l’opération «extinction» n’a pas été un long fleuve tranquille. Elle a d’abord été interrompue en 2010. Les routes étaient trop déglinguées pour laisser les automobilistes dans le noir. Idem pour les hivers 2010-2011 et 2011-2012: trop casse-pipe.
On avait relancé en avril 2012. Et pas partout puisque, depuis 2007, les tronçons d’autoroutes fréquentés par plus de 300 véhicules par heure dans la tranche nocturne visée restent éclairés. C’est le cas à l’approche des agglomérations. «Il s’agit principalement des alentours de Liège, Charleroi et Mons . Et les zones frontières », développe Philippe Henry.
En GWh et en euros
Malgré ces interruptions dans le temps et dans l’espace, le ministre Ecolo amène des chiffres. « La réduction actuelle de la consommation annuelle d’énergie due à l’extinction de l’éclairage entre 00h30 et 5h30 est d’environ 16 GWh. La consommation annuelle sur nos autoroutes étant de 87 GWh. »
Les contrats de la Région wallonne mettant le MWh à 150€, « cela revient à une économie annuelle théorique (vu que la coupure n’a pas été uniforme tous les ans) d’approximativement 2,4 millions€ », poursuit le ministre de la Mobilité et de l’Énergie. Sur un coût annuel global de 13 millions€ pour éclairer tout le réseau structurant wallon.
« Cette économie représente donc une réduction de 15% du budget annuel pour l’éclairage », calcule le ministre. Qui se réjouit plus encore des 76% d’économies d’énergie à venir, au travers du «plan Lumières 4.0».
On va pouvoir tout rallumer, du coup.
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