Les internats n’attirent plus la foule. En cause : un changement de mentalité, mais aussi des coûts difficiles à assumer. Publié dans le journal l'Avenir.

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Les internats ont de moins en moins la cote en Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est du moins ce que révèlent les chiffres avancés par la ministre de l’Éducation Caroline Désir (PS), en réponse à une question écrite de la députée libérale Caroline Cassart.

L’érosion est lente, mais constante depuis de nom- breuses années déjà. À titre d’exemple, le nombre d’élèves accueillis dans les inter- nats de l’enseignement secondaire subventionné est passé de plus de 10 000 en 1985-1986, à 5 439 en 2000-2001, pour enfin chuter à 3 635 élèves en 202

« En l’espace de 20 ans, il est clair que la perte est énorme. Certains internats ont dû mettre la clé sous la porte. D’autres ont réduit la voilure de moitié, avance Olivier Francaux, responsable de l’internat de Floreffe qui accueille 140 jeunes, du primaire et du secondaire. En ce qui nous concerne, le nombre de jeunes reste assez stable, même si le Covid-19 est passé par là. La crainte de la contamination a en effet refroidi certains parents. De plus, l’internat n’était plus une option pour les personnes venant de Bruxelles, en raison de la difficulté de devoir composer avec un enseignement hybride.

Un changement de mentalité

Mais la crise actuelle n’explique évidemment pas tout. Cette baisse de fréquentation trouverait notamment son origine dans un changement de mentalité dans le chef des jeunes mais aussi des parents. « Avant, les enfants commençaient l’internat à 12 ans. Or, aujourd’hui, les parents estiment qu’à cet âge, ils sont trop petits pour quitter le noyau familial », avance François Piette, directeur de l’internat Asty-Moulin (Namur), qui compte 230 internes.

Les élèves du 1er degré du se- condaire constituent donc une infime minorité dans beaucoup de structures.

« Et puis, la vie d’un internat n’est plus la même qu’il y a 20-30 ans ! La gestion d’une telle structure est compliquée. Il faut sans cesse se réinventer, notamment au regard des nouvelles technologies. Les jeunes ont besoin d’une connexion Wi-Fi. Avec la crise, ils sont nombreux à travailler par vidéoconférence, etc. » Les exigences des jeunes ont évolué, et les internats les plus fragiles éprouvent parfois des difficultés à suivre le mouvement, notamment en matière financière.

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