Monsieur le Ministre,
Suite aux attentats qui ont
frappé notre capitale le 22 mars dernier, il a beaucoup été question de
dysfonctionnement dans les services de renseignements, notamment. Je sais que
cela fera l’objet de débats au sein de la commission spéciale, mais je souhaite
vous interroger globalement sur les profils de nos fonctionnaires.
En effet, dans De Standaard le 31
mars dernier, un chercheur de l’Université de Gand s’exprimait sur les travers
des procédures de recrutement utilisées par le Selor, l'organisme de
recrutement et de sélection du personnel dans la fonction publique. En effet,
selon lui, les tests dits « génériques », l’étape 1 de tout processus
de recrutement, font que les personnes qui sont finalement choisies pour les
postes ont les mêmes raisonnements, menant aux mêmes conclusions. Il prenait
alors l’exemple de la Sûreté de l’Etat, où il lui semble nécessaire que les
membres du personnel aient des profils différents afin de pouvoir penser
différemment, d’être critique, et donc plus créatif.
A cet égard, je suppose que l’on
peut étendre cette conclusion à toute l’administration fédérale.
Monsieur le Ministre :
-
Quelle est votre position vis-à-vis de ces tests
génériques qui font beaucoup parler d’eux ?
-
Ne passe-t-on pas à côté de profils plus
originaux, qui ne réussissent pas nécessairement les tests génériques, et qui
pourtant pourraient faire du très bon boulot ? Après tout, ces personnes
finissent bien par travailler ailleurs, dans le privé par exemple, et à
convenir parfaitement.
-
Une évaluation des méthodes du Selor est-elle
planifiée de manière régulière ?
-
D’autres méthodes de tests, à côté des tests
génériques, ont-elles été envisagées ? Pourquoi a-t-on choisi ce type de
test plutôt que d’autres ?
-
Au vu des nombreuses plaintes entendues au sujet
de ces fameux tests génériques, le Selor pense-t-il à les modifier ?
Je vous remercie.
Steven Vandeput (NVA), ministre : Je réponds à la question de
Mme CassartMailleux concernant l'évaluation des tests. Je peux confirmer qu'une
commission de concertation pour la sélection existe, suite à l'arrêté royal du
9 janvier 2007 modifiant l'arrêté royal du 22 décembre 2000 concernant la
sélection et la carrière des agents de l'État. Cette commission veille sur la
qualité des tests que le Selor utilise dans les différentes procédures de
sélection. La commission est chargée d'abord d'émettre des avis concernant le
fondement scientifique et l'efficacité des méthodes et des instruments de
sélection, y compris les plaintes à ce propos. Elle est aussi chargée d'émettre
des avis concernant la ligne de conduite et les principes déontologiques à
respecter pour toutes les formes de sélection. Ensuite, la commission est
chargée de faire des propositions de nature à uniformiser ou à améliorer les
procédures utilisées en matière de sélection. Enfin, la commission est chargée
d'émettre des avis à ma demande sur les épreuves auxquelles sont soumis les
candidats. L'utilisation de tests génériques ne signifie pas que ce soient
toujours les mêmes profils de candidats qui sont sélectionnés au Selor, comme cela
est suggéré dans l'article. On utilise en effet un test de raisonnement
abstrait lors des épreuves génériques. Ces tests d'aptitudes cognitives ne
mesurent pas une seule façon de penser, mais mesurent seulement si un niveau
minimum d'aptitudes cognitives est présent. De par la recherche scientifique,
nous savons que ces tests d'aptitudes cognitives sont un des meilleurs
prédicteurs de la réussite dans un travail, et pas pour un seul type de travail
spécifique, mais bien pour un large éventail de fonctions. L'utilisation des
tests génériques ne signifie pas non plus que différentes méthodes de mesures
ne sont pas utilisées; dans la phase générique, on mesure les compétences
attendues pour chaque fonctionnaire. Dans les étapes suivantes, on utilise des instruments
plus spécifiques, évaluant des compétences plus spécifiques à la fonction pour
laquelle ils sont utilisés.
Caroline Cassart-Mailleux (MR): Monsieur le ministre, je vous
remercie. Ma question était intéressante, puisque votre réponse contredit quelque
peu l'article de presse. Il faut remettre les pendules à l'heure et expliquer
ce qui se fait correctement. Cette législation bien stricte constitue une belle
avancée
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