A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des femmes, le Conseil du MR s’engage pour :

photo femmes recoupées

 1)     L’égalité des possibles sur le plan de l’enseignement et de la formation

En matière d’écart salarial entre les femmes et les hommes pour des fonctions équivalentes, la Belgique fait figure de bonne élève et se classe première au sein de l’OCDE, avec un écart salarial de 3% en ce qui concerne le salaire médian. La formule « A travail égal, salaire égal », qui est de la responsabilité des entreprises, est donc atteignable à court terme.

Les femmes sont par contre surreprésentées dans certains secteurs généralement moins rémunérateurs, et les hommes dans les secteurs qui le sont plus. L’orientation des carrières et des études doit donc faire l’objet d’une attention particulière : carrières et études ne doivent pas être genrées. Pourtant, alors que les filles représentent 57% du nombre total des étudiants dans l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles, on ne compte qu’une fille pour quatre garçons dans les filières STEM. Plus globalement, on compte moins de diplômés STEM en FWB (16%) qu’au niveau européen (26%). De plus, une étude européenne (Women in digital age) a montré que si plus de femmes optaient pour des emplois numériques, cela pourrait entraîner une croissance annuelle du PIB de 16 milliards pour l’économie européenne.

Donner envie aux jeunes, et surtout aux jeunes filles, d’être présents dans les domaines d’études et les carrières STEM (en ce compris le numérique) constitue un enjeu éthique, mais aussi d’efficacité (les équipes mixtes sont celles qui performent le mieux) et un enjeu économique. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique Valérie Glatigny a récemment annoncé le lancement d’un appel à projet à hauteur de 200.000 euros. Celui-ci sera destiné à la création de campagnes avec pour objectif de promouvoir les rôles modèles féminins afin de faciliter l’identification des jeunes filles à des profils scientifiques féminins de premier plan. Les campagnes cibleront en particulier les filles de 12 à 15 ans, âge critique de « décrochage » en termes d’intérêt pour les STEM. Cette formule de rôle modèle a déjà montré son efficacité dans le domaine du sport, où des athlètes tels que Nafissatou Thiam inspirent des générations de femmes à se mettre à la pratique sportive.

D’autre part, la Ministre a chargé l’Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES) de formuler des propositions afin de rendre les sciences plus attractives pour les élèves. Ces recommandations seront prises en compte dans la réforme de la formation initiale des enseignants.   

2)     L’égalité des possibles sur le plan professionnel

Si l’écart salarial annuel pour l’ensemble des fonctions reste élevé, c’est principalement à cause des différences entre femmes et hommes en matière d’aménagement du temps de travail. Aujourd’hui, les temps partiels sont très majoritairement occupés par des femmes : en 2018, 42 salariées sur 100 travaillaient à temps partiel contre 10 salariés sur 100. Dans 22%, le temps partiel est choisi pour raisons personnelles ou familiales. C’est généralement l’arrivée d’un bébé dans le couple qui pousse la femme à opter pour un temps partiel. Cela peut s’expliquer par le désir de passer du temps avec son enfant et par le salaire moins élevé perçu par la femme en raison de la fonction qu’elle exerce ou du secteur dans lequel elle travaille. Cette situation entraîne un frein dans l’évolution professionnelle des femmes. La députée wallonne Diana Nikolic y est sensible :  l’arrivée de l’enfant ne doit plus forcément être l’élément déclencheur d’un changement de cap professionnel pour la mère. C’est pourquoi le MR souhaite renforcer les dispositifs de soutien à l’organisation de la vie privée des travailleuses. L’extension des titres-services à d’autres activités telles que le transport et la garde d’enfants ainsi que l’exécution de petits services serait une des solutions pour aider les femmes à concilier leur vie professionnelle et leur vie privée. Le Mouvement Réformateur souhaite également développer toutes les possibilités d’aménagement du temps de travail. Les politiques de conciliation doivent se fonder sur l’intégralité du cycle de vie. Elles doivent également concerner autant les hommes que les femmes puisque la participation de ceux‐ci à la vie familiale et domestique est de plus en plus importante. Le MR propose la généralisation et l’extension de du dispositif d’épargne carrière mis en place durant la dernière législature. Un.e salarié.e peut économiser des heures supplémentaires et jours de congé afin de les prendre au moment où il ressent le  besoin de ralentir (naissance, fin de carrière, congé sabbatique…) le demandent. La mise en place d’un compte carrière deviendrait une règle à laquelle certains employeurs pourraient cependant déroger après justification, en fonction de leur activité. Le MR ne veut pas imposer mais s’inspirer des bonnes pratiques déjà appliquées par de nombreux employeurs. Ainsi, les possibilités de télétravail, d’horaires flottants ou de semaine modulable (par exemple 38h semaine en quatre jours) doivent être promues.

3)     L’égalité des possibles au sein du couple 

Les violences touchent une femme sur cinq en Belgique.  Près de 100 femmes décèdent chaque année dans notre pays des coups portés par leur compagnon. En disant cela, on est encore loin du nombre de femmes victimes de violences conjugales au quotidien. Sans oublier les violences psychologiques et/ou les comportements autoritaires et tyranniques.  En Belgique, on compte 40.000 plaintes par an pour des faits de violence faites aux femmes. Dans trois cas sur quatre, la plainte est classée sans suite. La violence inter partenaires revêt différentes formes : verbale, morale, psychologique et bien entendu physique. En Région wallonne, 1.000 plaintes pour viol sont déposées chaque année, soit 3 par jour. Récemment le mouvement #metoo a montré de manière mondiale l’existence encore prégnante dans nos sociétés du sexisme et du harcèlement envers les femmes et de la persistance des violences verbales et physiques envers les femmes. 

Pour le MR, au-delà de la réponse répressive à donner à ce phénomène inquiétant, il importe avant tout de changer les comportements et cela passe par l’éducation et la formation. La présidente des Femmes MR et députée fédérale, Florence Reuter, souhaite aborder dès le plus jeune âge dans le système scolaire la question de l’égalité entre les hommes et les femmes. Il est nécessaire d’intégrer la prévention de la violence et l’égalité des genres dans les programmes scolaires destinés à tous les enfants en âge d’aller à l’école. Cela passe par le renforcement des outils existant comme l’Evras (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle). Il importe aussi de rendre obligatoire des modules de formation à la prévention des violences, à l’égalité et à la déconstruction des stéréotypes de genre durant tout le cycle de l’éducation. 

Le MR souhaite également rendre obligatoire la formation de la police en matière d’accueil des femmes victimes des violences conjugales. Trop souvent, les plaintes ne sont pas prises au sérieux. Il s’agit d’établir un protocole pour l’accueil des victimes dans les services de police, de mettre en place des outils d’évaluation du danger, et de renforcer la formation continue dans les secteurs judiciaires et de la santé. Permettre la prise de plainte à l’hôpital est également indispensable.

Enfin, pour le MR, il est indispensable de rassembler et de coordonner tous les centres et associations d’aide aux victimes de violences intrafamiliales au sein de centres multidisciplinaires afin d’apporter une réponse immédiate à l’ensemble des besoins des victimes tant sur le plan psychologique, juridique ou matériel.  

 4)     Conclusion

Pour le président du MR Georges-Louis Bouchez, le critère d’évaluation le plus sûr pour apprécier le niveau de développement d’une société, ce sont les droits et libertés des femmes. Le MR s’engage donc à poursuivre et amplifier les réformes nécessaires à la suppression de l’ensemble des inégalités et des discriminations dont sont victimes les femmes dans tous les domaines de la vie économique, sociale, politique ou culturelle, notamment en matière d’accès à toutes les professions, de plafond de verre, d’équilibre entre la vie privée et la vie familiale. « Le MR est le mouvement de l’égalité des possibles. Les femmes doivent donc disposer de la liberté de déterminer leur destin », conclut Georges-Louis Bouchez.